HISTOIRE DU DOMAINE

L’histoire du domaine de l’Aubreçay remonte à 1514 lorsque le « sieur de Lenfermeau », Seguin Gentil, en fait sa demeure. Par la suite, différentes lignées de propriétaires se succèdent sur ce site jusqu’au début du XXe siècle, quand sa propriétaire décède sans héritier.

UN CENTRE D’HÉBERGEMENT

À sa mort en 1912, Julia Texier, veuve Morel, lègue 51 ha de terres agricoles et bâtiments du hameau de l’Aubreçay à l’Entraide protestante de La Rochelle, alors appelée « Société de charité des dames protestantes de La Rochelle », institution reconnue d’utilité publique depuis 1887. Elle désire que soit créé dans les bâtiments un « asile pour y être élevés des enfants », affirmant ainsi la vocation indissociablement agricole et sociale du legs. C’est Léonce Vieljeux, alors trésorier de l’association, qui accomplira toutes les démarches, abouties en 1916. Trois ans plus tard, la Société de charité des dames protestantes de La Rochelle crée à l’Aubreçay un centre d’hébergement et de soin quotidien aux enfants, laissant l’instruction à l’école communale.

UN PROJET NOVATEUR : REGAIN

Dans les années 70, les mentalités changent, et plusieurs protestants de La Rochelle, membres actifs de l’Entraide, prennent l’initiative d’un projet novateur, Regain. À l’Aubreçay, cette association de consommateurs rochelais soucieux du bien vivre alimentaire pour tous met en place des cultures maraîchères bio et y associe les travailleurs handicapés dont l’insertion professionnelle et sociale est assurée par la Fondation des diaconesses de Reuilly. Les passionnés de nouvelles cultures, sans engrais ni produits phytosanitaires, et les travailleurs handicapés qui participent à l’aventure font tous figure de pionniers.

Ce sera l’aventure du « CART de l’Aubreçay », devenu ESAT, bien connu des rochelais dans les années 1975-2005. Ce sera aussi celle de la rencontre, durable, entre Regain et le réseau Biocoop. Avec l’évolution de la règlementation et des nouvelles pratiques de distribution et de consommation, Regain resserre son activité vers la distribution, et l’exploitation maraîchère doit progressivement cesser dans les années 2010.

ACCUEIL DES DEMANDEURS D’ASILE

Dans le même temps, les bâtiments s’ouvrent à l’accueil de demandeurs d’asile puis, depuis 2019 et pour les années à venir, à l’hébergement ainsi qu’à l’accompagnement social et professionnel de réfugiés statutaires, sous la responsabilité de la Fondation des diaconesses de Reuilly, à qui l’Entraide protestante prête les locaux.

CRÉATION DES JARDINS DE L’AUBREÇAY

En 2020, ne pouvant accepter que les terres maraîchères environnantes, de très fort potentiel, partent à l’abandon, l’Entraide protestante de La Rochelle décide de faire évoluer les Jardins de l’Aubreçay vers un tiers-lieu alimentaire et nourricier. Bien connue pour son action locale contre la précarité alimentaire à La Rochelle, elle entend ainsi faire participer le potentiel remarquable du domaine de l’Aubreçay au projet alimentaire de territoire de l’aire urbaine de La Rochelle.

En effet, l’accès de tous à une alimentation de qualité revêt une acuité toujours plus marquée, avec chacune des crises que nous traversons. À l’initiative de l’Entraide protestante de La Rochelle, les Jardins de l’Aubreçay offrent dorénavant un cadre d’appui pour aider ceux qui les rejoignent à relever ce défi, avec leurs partenaires.

Avec la très prochaine mise en culture bio, les Jardins de l’Aubreçay débutent une telle démarche. Deux jeunes maraîchers bio, Boris George et Mathilde Lacoste sont à l’œuvre depuis l’été 2021. Ce faisant, le domaine de l’Aubreçay pourra retrouver les couleurs, la vitalité et la notoriété qui lui ont longtemps été reconnus dans l’agglomération rochelaise et l’Entraide assurer de cette manière la transmission du legs dont elle assume la charge depuis plus de 100 ans.

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